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Hsu Chi : du X au hit

lors que les Cahiers du Cinéma, dans un numéro spécial consacré au cinéma Chinois, affirme que l'on n'avait vue Hsu Chi "que dans des mauvais films" et que Gorgeous est son premier film potable, la jeune actrice a déjà fait un long bout de chemin et c'est affirmée depuis longtemps comme une actrice de premier plan à travers des films aussi variés que City of Glass, Viva Erotica ou Love is not a Game but a Joke. Petit retour sur la star taiwanaise.   

FILMOGRAPHIE

• Stone Lady
• When the Peaches Ripen
• I Sleep in High Class Society
• Sex and Zen II (5/1996)
• Street Angels (6/1996)
• Growing Up (8/1996)
• Till Death Do Us Laugh (12/1996)
• Viva Erotica (12/1996)
• Queer Story, A (1/1997)
• Fruit is Swelling, The (3/1997)
• Love: Amoeba Style (3/1997)
• L-O-V-E......Love (6/1997)
• My Dad is a Jerk (8/1997)
• Those Were the Days (8/1997)
• Love is Not a Game, But a Joke (9/1997)
• Lucky Guy, The (1/1998)
• Young and Dangerous V (1/1998)
• Storm Riders (1998)
• City of Glass (1998)
• Love Generation Hong Kong (1998)
• Bishonen (1998)
• The Blacksheep Affair (1998)
• Portland Street Blues (1999)
• Gorgeous (1999)
• My Loving Trouble 7 (1999)

• When I Look Upon the Stars (1999)
• Metade Fumaca (1999)
• A Man Called Hero (1999)
• The Island Tales (2000)
• My Name is Nobody (2000)
• Born to be the King (2000)

 

 

 

Hsu Chi est certainement l'une des plus belles actrices de Hong Kong. Et, soyons honnêtes, si elle est autant connue du public de l'ex-colonie anglaise, c'est bien grâce à sa superbe plastique. Mais limiter Hsu Chi à son seule physique est une grosse erreur, c'est aussi (et avant tout) une actrice qui a du talent à revendre.

Hsu Chi (en cantonais Shu Kei) est né à Taiwan en 1976. Elle commence à se faire remarquer en tanthabillée) mais c'est véritablement suite à la publication de photos très explicites dans l'édition local de Penthouse qu'elle deviendra une figure " reconnue " par la population.

Hsu Chi commence sa carrière d'actrice dans des films de catégorie 3 (l'équivalent hong-kongais des films interdit au moins de 18 ans) d'érotisme soft. Certains de ces "films" ne contiennent d’ailleurs aucune histoire et ne sont juste qu'une suite de petits clips, à la mode Playboy, où l’on peut découvrir Hsu Chi déambuler dans le plus simple apparat.

En 1996 on la retrouve dans son premier " véritable " film Sex and Zen 2. Un film qui s'intéresse avant tout aux qualités physiques des acteurs (attention cependant, les acteurs de catégorie 3 sont de véritables acteurs, rien à voir avec les pathétiques comédiens du film du dimanche soir sur M6), ce qui permet à la jeune Hsu Chi de prendre place dans les figures importantes du film en tant que démon mi homme-mi femme, à la recherche de super-pouvoirs. Des super-pouvoirs qu'elle peut obtenir via la copulation et seulement si elle/il se retient d'éjaculer ! Tout un programme ! 1

Bien que ce soit sa nudité qui l'ait lancée, Hsu Chi semble saturer du milieu X et essaie de s’éloigner des films de catégorie 3 (on la comprend) pour démarrer une véritable carrière d’actrice. Les choses ne sont, bien sûr, pas si faciles.
Sa prestation dans Viva Erotica (1996), qui est pourtant ce que l'on appelle un film "d’auteur", se limite à une succession de scènes topless où elle n’a que peu de véritables occasions de jouer. Elle démontre pourtant une certaine auto-dérision vis à vis de son passé et du milieu des films erotico-porno. Viva Erotica est aussi le film où Hsu Chi se dévoile le plus (mais pas de la façon dont vous le pensez), grâce à une scène où son personnage se confie à Leslie Cheung sur sa vie et sur le pourquoi de sa venue au " X ". Un passage à double sens, car l'on sent bien que derrière son rôle c'est bien Hsu Chi qui se confie.

Par la suite Hsu Chi va beaucoup se cantonner, plus par obligation que par véritable choix, dans des films d'amour sentant bon la bleuette. Il faut dire que son air (faussement) innocent et sa jeunesse, conviennent parfaitement à ce genre de film, même si elle a su prouvé qu'elle était tout à fait capable d'interpréter d'autres types de rôles.

L’année suivante elle apparaît donc dans A Queer Story, film sur l'homosexualité (avec un titre pareil on aurait eu du mal à le deviner !) essayant de capitaliser sur la nouvelle mode des films gays lancée par le succès du dernier Wong Kar Wai, Happy Together. A Queer Story est par ailleurs réalisé par un dénommé Shu Kei (réalisateur de Hu Du Men et célébre critique hong-kongais) qui n'a rien à voir avec "notre" actrice vu qu'il s'agit d'un homme !

Après l'homosexualité, Hsu Chi va donner dans la pédophilie (détournée, ne vous inquiétez pas !) avec The Fruit is Swelling, qui conte l’histoire d’une petite fille curieuse des choses du sexe et qui se retrouve transformer en jeune fille en une nuit. Continuant sur sa lancée elle joue un autre petit rôle dans Love Amoeba Style, l'histoire de trois jeunes qui se remémorent leur vie sentimentale, et se fait surtout remarquer dans L-O-V-E Love ou elle interprète le personnage d’une fille qui aime boire, faire la fête et jurer, mais qui doit se comporter comme une " lady ".

Hsu Chi enchaîne tout de suite après avec My Dad is a Jerk, métaphore sur la rétrocession de Hong-Kong, qui suit les retrouvailles d'un père chinois avec son fils "anglais". Quelque temps après, Hsu Chi retrouve Nat Chan Pak Cheung, réalisateur de L-O-V-E Love, pour Those were the Days, où elle joue le rôle d'une célèbre actrice du cinéma cantonais des années 60. Inspiré d'une série télé hong kongaise populaire, Old Time Buddy, le film déçoit le public qui ne retrouve pas vraiment ses héros préférés.
Le film, barjot au possible, voit un réalisateur vedette nommé Wong Kar Wai (si, si !) projeté dans le passé pour avoir manqué de respect au cinéma cantonais des années 60. Those were the days fourmille de clins d'œil à d'anciennes stars, à des situations de vieux film cantonais... et il est difficile pour un non initié de véritablement savourer le film par manque de repère.

Un des films les plus intéressants de l'année 97 (du moins selon certains critiques), Love is not a Game but a Joke, voit cette fois ci Hsu Chi dans le rôle d'une policière attirée par la philosophie (on aura tout vu !), la bouffe et, paradoxalement, les mauvais garçons. L'histoire de Love… tourne autour de trois garçons, un peu à la manière de Love Amoeba Style, qui sont à la recherche d'une fille dont ils sont tous amoureux. Ils finissent pourtant par se rendre compte que leur quête les a menés loin de la femme de leur cœur et vers trois autres filles dont ils sont, finalement, tombés amoureux. Love… n'apporte probablement rien de neuf au genre, mais la douceur et la simplicité du film ainsi que le jeux subtil et sensible des acteurs en font un très beau film d'amour. Hsu Chi brille dans son rôle de policière blessée et la scène où elle revoit l'homme qui lui a brisé le cœur est d'une rare beauté. Son interprétation lui vaudra d'ailleurs une nomination comme meilleure actrice aux oscars.

Après un autre petit rôle dans The Nice Guy, Hsu Chi fait son apparition dans le cinquième opus de la série Young and Dangerous. Et même si son rôle n'est pas des plus importants, le fait de jouer dans une série aussi populaire et connu que YaD (pour en savoir plus sur cette série voir n°2 de ESS) n'a pu que lui attirer de nouveaux fans.
Hsu Chi fait aussi une apparition remarquée dans deux cartons du box-office de l'été 98 : Storm Riders et City of Glass. Bien que dans Storm Riders son rôle ne soit pas des plus importants (elle éclaire, si besoin en était, le film par sa présence et son humour) elle campe dans City of Glass le premier rôle (ce qui est tout de même un peu plus q'une simple apparition !) dans le personnage d'une femme que l'on suit de ses 18 ans à sa mort. City of Glass lui offre d'ailleurs probablement l'un de ces plus beaux rôles avec celui de Love is not a Game.

Son dernier film en date, The Blacksheep Affair (ex-Extreme Crisis), qui est sorti à la fin du mois d'août à Hong Kong, lui donne enfin l'occasion d'interpréter un rôle purement dramatique (enfin bon, ce n'est tout de même pas du Shakespeare). Mais le film, qui prend comme point de départ l'attentat perpétré au sarrin dans le métro tokyoïte (on voit tout de suite le parallèle avec l'affaire de la secte Aum), véhicule une idéologie plus que douteuse. D'abord au niveau du rôle tenu par les Japonais dans le film,d'affreux méchants, (mais de la part de Hong Kong on aurait du mal à s'attendre à autre chose), et surtout au niveau de l'image que donne le film du massacre de Tien An Men (même si ce dernier n'est pas directement nommé). Ainsi Ah Pun (Hsu Chi) quitte la Chine après de violents incidents opposant le peuple et l'armée et retrouve quelques années plus tard Dong (Zhao Wen-zhou) qui lui reproche alors d'être parti et d'avoir trahi la Chine... Heureusement Ah Pun meurt à la fin et se réhabilite ainsi aux yeux de son aimé... Comme quoi le retour de Hong Kong à la Chine Populaire se fait bien sentir ! Pour le détail qui tue, il faut aussi noter que le méchant du film se nomme Mishima...

En dehors de sa carrière d'actrice Hsu Chi a aussi tenté sa chance du coté de la chanson, comme beaucoup d'autres confrères et consœurs. Sa première expérience en la matière est sur le film Sex and Zen 2 où elle chante un titre au nom évocateur, Erotic Sound Wave Words. Elle interprète aussi le thème principal de Hung Hing Sup Sam Mui (Hung Hing 13 Sisters) et on est toujours en attente d'un premier album chez EMI où elle a signé.

Hsu Chi continue par ailleurs sa carrière de mannequin et une boutique de cosmétique l'a d'ailleurs prise comme modèle vedette. Comme quoi Hsu Chi a parfaitement réussi à sortir du carcan du milieu X et à s'imposer aussi bien au cinéma comme véritable actrice, que dans le milieu de la mode comme véritable mannequin et non plus modèle nue.

J.Sévéon
extrait de East Side Stories n°1, hiver 1998-1999
La reproduction des textes, dessins et graphiques et interdites sans l'autorisation écrite de l'auteur (article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle)

1 En fait le fait de se retenir au moment de l'éjaculation est un ancien concept chinois qui vise effectivement à emmagasiner du pouvoir. La connotation machiste de cette pratique n'échappera à personne (les femmes nous bouffent toute notre énergie) et il a été prouvé depuis que ce type de pratique était nuisible pour la santé. A tenter à vos risques et périls

 



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